L’appel au  » socio financement » pour la webrevue Perspektives est terminé

 

 

 

par la rédaction de Perspektives

 

L’opération de financement participatif demandant aux lecteurs de contribuer au fonctionnement de la revue en ligne Perspektives, s’est terminée le 19 décembre dernier. Une partie de l’objectif a été atteint soit 1105 euros. Merci aux donateurs. Cette somme va être utilisée pour renouveler le site, le rendre plus souple d’utilisation.
Nous publions quelques réflexions sur le financement participatif ou comme disent les Québécois, le socio financement et le nécessaire élargissement des collaborations à la revue Perspektives. N’hésitez pas à nous contacter et à faire circuler l’information.
Pour nous joindre:- adig97@live.fr.

De quoi a-t-on besoin pour monter un projet  » différent », qu’il s’agisse d’une revue en ligne, d’une coopérative ou d’une exploitation pratiquant l’agriculture biologique ? On ne parlera pas des activités ultra de la consommation : machine à popcorn ou inutiles gadgets « made in Taiwan ». Il faut donc une idée, quelques compétences et les moyens de financer le tout.
Quelle sont les sources de financements ? Il y en a trois essentiellement: les fonds propres lorsqu’on a la chance ou le privilège d’en disposer, les subventions qu’il faut aller chercher auprès des institutions publiques et les banques.
Lorsqu’on n’a pas de fonds propres ni de proches à solliciter, les institutions publiques ou bancaires sont le passage obligé. Les solidarités familiales, communautaires ou de réseau sont à l’origine de pas mal de projets réussis … ou abandonnés. En Guadeloupe on évoque souvent les  » syriens » ou les  » chinois » qui grâce à leur système d’entre-aide et de solidarité dans le groupe et la famille sont implantés solidement dans l’archipel. Mais cette solidarité quasi clanique que l’on peut retrouver chez les  » békés » de Martinique ne fonctionne pas pour tout le monde.
L’attribution de subventions publiques devrait être déconnectée des enjeux politiques. Dans un monde idéal un projet devrait être soutenu sur la base de sa qualité, son utilité et ses espoirs de développement. Dans le monde réel ce n’est pas exactement ainsi que cela se passe. Sans généraliser à outrance nous savons que selon leur positionnement les porteurs de projets sont plus ou moins bien reçus dans les couloirs institutionnels. S’ils sont reçus.
La Guadeloupe n’a pas le privilège du genre : une députée des Bouches-du-Rhône, qui fut vice-présidente de la région PACA a démissionné récemment. Sa faute: avoir subventionné des associations quasi coquilles vides, qu’elle utilisait pour ses campagnes et son action politique.
Le passage par la banque est possible, mais difficile, car les banques ne sont pas prêteuses aux projets qui ne sont pas parfaitement  » dans les clous ». Et puis il faut des garanties, toujours des garanties.
Alors reste le financement participatif qui permet d’échapper aux acteurs traditionnels et contraignants ( endettement ou perte d’indépendance) . Le socio financement fait appel à un grand nombre de personnes pour financer un projet. Si 2000 personnes donnent 30 euros …
Le crowdfunding s’applique à des formes classiques comme le financement participatif en capital qui permet des prises de participations en actions dans des entreprises ou bien à des formes plus solidaires qui visent à soutenir le développement local, la transition écologique ou des projets alternatifs notamment dans le domaine des médias ou de l’énergie. Le site d’information Médiapart, revendique son indépendance vis à vis de tous les pouvoirs –  » seuls nos lecteurs peuvent nous acheter » – grâce à ce modèle économique.
Un nouveau modèle de société de médias pourrait multiplier ces expériences et espaces de liberté. En 2014, 150 millions d’euros ont été levés en France grâce au crowdfunding dont 38,2 millions en dons le reste étant en prêts ou en participations.

Le projet Perspektives dans ce contexte

Ces sommes dépassent largement l’objectif que nous nous étions fixés à Perspektives. Projet « artisanal- sur-le-web » dans un cadre associatif, Perspektives repose depuis sa création en 2010 sur quelques fonds propres et surtout sur le bénévolat et les compétences d’un petit groupe de personnes qui ont créé le site et le nourrissent en réflexion et informations. Le temps et le travail accumulés de ces personnes s’ils devaient être chiffrés représenteraient des sommes importantes, mais là n’est pas la question. Le bénévolat est aussi une forme de financement participatif.
Depuis plus de six ans le site fonctionne sur ce principe et gageons qu’il n’aurait pas tenu si longtemps sous une autre forme.
En 2017 nous entrons dans la septième année de fonctionnement. 1500 lecteurs différents viennent chaque mois sur le site. Plus du tiers sont en Guadeloupe, les autres lecteurs sont en Amérique du Nord et en Europe. Sans publicité ni  » plan marketing » le nombre de lecteurs augmente lentement mais régulièrement.

Cela nous incite à poursuivre l’aventure et à solliciter à nouveau les lecteurs pour élargir le champ des collaborations.
Le site est ouvert aux propositions et aux idées, aux originalités et aux  » chemin-chien ». ( du créole chimen-chyen, expression imagée pour dire les chemins de traverse à l’écart des axes surfréquentés)
Tant de matière grise et de temps sont gratuitement offerts par des millions d’internautes à la machinerie Face book qui les transforment immédiatement en puissance centralisée et en dollars ! Nous pourrions réfléchir à l’idée de soutenir et développer un site  » an nou », microprojet certes, artisanal certes, mais à taille plus qu’humaine. L’appel est lancé.

Pour nous contacter

: adig97@live.fr

Auteur/autrice : perspektives

Didier Levreau, créateur en 2010 du site Perspektives, 10 ans d'existence à ce jour