En ces temps de Médiator et de crise réhabilitons la phytothérapie

 » Les Français ne savent plus à  quels médicaments se vouer »Â» lisait-on il y a quelques jours dans un grand quotidien du soir. Depuis l’affaire du Médiator la suspicion règne. Quels médicaments sont bons ou nocifs ? Une liste de 77 produits a été mise sous surveillance, parmi lesquels des anti-douleurs comme le Di-Antalgic, le Propofan; le Champix médicament d’aide au sevrage tabagique est sur la sellette. Nous publions le cri du coeur que nous a adressé un pharmacien. Elle croyait à  son métier, elle y croit toujours mais elle s’interroge et voudrait que la phytothérapie soit mieux prise en compte pour les petites pathologies. Je suis profondément révoltée, scandalisée, depuis l’affaire du Mediator , déjà  très sensibilisée par l’affaire de la vaccination contre la grippe l’année dernière , par l’affaire de l’isoméride – par la vieille histoire du talc Morange, que je refoulais déjà  quelque part dans ma mémoire au début de ma carrière professionnelle.

Jeune, j’étais avide de connaissances ; une fois sortie de la faculté , avec humilité je suis entrée dans la vie professionnelle en essayant de mettre en application tout mon savoir pour participer à  la santé des patients. A présent je suis dans une grande impasse et je ressens un grand besoin de redorer la profession de pharmacien : comment en sommes-nous arrivés à  ce que nos patients ne sachent pas que nous sommes les phytotherapeutes les mieux formés pendant nos études.

Combien de fois j’ai entendu mon père, pharmacien lui-même, dire à  ses patients que  » les médicaments sont pour la plupart des plantes ou des synthèses de molécules de plantes, mais qu’ils ne sont pas pour autant inoffensifs. Je ne prêche pas pour ma paroisse  » disait-il en riant. C’est lui qui m’avait conseillé de passer le DU de Phytothérapie à  la faculté de Pharmacie.

J’ai très vite compris qu’il y avait tout sur cette terre pour se soigner et me suis rendue compte petit à  petit que l’on ne respectait pas notre corps car dès qu’il demande à  se défendre contre les agressions extérieures on lui inflige une deuxième agression en l’en empêchant avec des substances chimiques ; je comprends à  présent avec tout ce qui se passe, que dans ce monde économique o๠tout gravite autour de l’argent, certains laboratoires sautent sur l’occasion pour développer leur business et pour abuser des citoyens qui font confiance aux professionnels de la santé. A mes débuts dans la profession, je pensais pourtant que la santé ne s’achetait pas et était sacrée.

Petites et grandes pathologies

Ma révolte s’est exprimée, depuis que j’ai entendu Nora Berra, secrétaire d’Etat à  la santé, dire devant des millions de Français qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts entre l’Etat et les laboratoires pharmaceutiques . Qui peut la croire ?

Il est temps de se réveiller. Pour ma part je travaille avec beaucoup de plaisir aujourd’hui en remettant en exergue mon vrai métier de pharmacien. La plupart des médecins nous ont discrédités auprès de leurs patients pour ce qui est des plantes en leur faisant planer le doute que n’étant pas remboursés ce n’étaient pas des médicaments ! On ne peut parler que de ce que l’on connait et je pense que pour bien des petites bobologies ils pourraient avec humilité nous passer la main et se préoccuper des nouvelles maladies que l’on s’est crées maintenant et qu’il faudra bien guérir ! Les hôpitaux manquent de médecins et les villes en foisonnent!

Encore une fois je dis: »je ne prêche pas pour ma paroisse » mais je ne peux plus supporter de reprendre ces cargaisons de médicaments que les patients laissent dans leur placard, ou bien se donnent bonne conscience en les rapportant chez le pharmacien pour les acheminer par Cyclamed  » vers les pays qui en ont besoin !  » Quel gaspillage et ce au frais des contribuables qui ont du mal à  payer leur cotisations sociales.

Il est temps qu’il y ait une prise de conscience de chacun pour la prise en charge de sa propre santé dès lors qu’il ne souffre pas d’une grande pathologie. Pour laisser les médecins s’occuper de pathologies plus lourdes et peut-être alors la sécurité sociale prendra en charge la phytothérapie ? Je pense que tout le monde y trouverait son compte ! Sauf peut-être certains laboratoires dont les médicaments aux résultats incertains sinon dangereux ont couté si cher à  notre système de santé.

Auteur/autrice : perspektives

Didier Levreau, créateur en 2010 du site Perspektives, 10 ans d'existence à ce jour